Schumann-Kagel

RÉALISATIONS AVEC DES ÉLÈVES DU CONSERVATOIRE DE MEYZIEU

MARS 2010-PRINTEMPS MUSICAL

MEYZIEU

Robert Schumann (1810-1856) compositeur allemand du XIXème siècle dont le 200 anniversaire de sa naissance est fêté cette année en 2010.

Maurizio Kagel (1931-2008) compositeur né a Buenos Aires installé en Allemagne à partir de 1957.


En 1848,  Robert Schumann écrit  quelques pièces pour l’anniversaire des sept ans de sa fille Marie. Puis au fur et à mesure, en quelques semaines, il se met à composer d’autres petits morceaux qu’il rassemble finalement dans un recueil appelé « L’album pour la jeunesse », le « Weihnachtsalbum » en allemand. Ce recueil se compose en tout de quarante trois pièces qui porte chacune un titre figuratif et aborde un aspect de la technique pianistique.

Ce recueil acquiert une très grande popularité dès sa publication et l’est encore aujourd’hui. Il fait partie des pièces de référence du répertoire pianistique.


Maurizio Kagel a interrogé toutes sortes de matériaux et de formes musicales : du théâtre musical à l’œuvre instrumentale « pure », lorsqu’il ne s’agit pas purement et simplement d’un film. Il porte un regard neuf sur la forme du concert dans laquelle les procédés visuels et la théâtralité, l’humour et le geste sont caractéristiques de son œuvre.

A partir de 1970, il se confronte à la tradition allemande. Il écrit Ludwig van, hommage von Beethoven dont il fait aussi un film. La partition est composée de gros plans d’objets ayant été complètement recouverts de textes musicaux de Beethoven.

Voici ce que dit Kagel à propos du collage musical : « La vitalité immanente de la technique du collage repose peut-être sur la frontière incertaine entre le passé et le présent, entre l’ici et l’ailleurs, entre la conscience privée et la conscience publique, la possibilité d’une continuité sans contrainte est offerte. (…) La musique du passé doit être présentée comme une musique d’aujourd’hui. »


A la manière de Kagel, les élèves ont réalisé des collages musicaux.  La musique de l’Album pour la jeunesse de Schumann en  a été la seule source sonore. Ils expliquent leur manière d’aborder ce type de partition et en proposent quelques réalisations sonores : des possibles interprétations navigant  entre écriture, improvisation, explo-ration sonore,  montage sonore et théâtre.

Certaines réalisations sont jouées en direct, d’autres diffusées sur des haut-parleurs en stéréo.

Parfois la reconnaissance d’un extrait de pièce se fait de manière anecdotique parfois l’attention est davantage portée sur la substance musicale.

En regard, des pièces de l’Album de la jeunesse sont jouées au piano ou dans des arrangements pour un petit effectif instrumental.

 

PROGRAMME DU CONCERT

VENDREDI 26 MARS

20h30

Médiathèque

Partition n°1    Saskia

Partition n°3    Antoine

KAGELLudwig Van(extraits-écoute)



SCHUMANN Le petit cavalierFM 1C4

Nous avons arrangé un morceau de Schumann « le cavalier ».

On a écouté plusieurs morceaux et on en a choisi un en votant.

Ensuite on a pris des éléments du morceaux (rythme, accord, mélodie) pour faire la musique,                                                       on joue chacun une partition différente. Nous faisons beaucoup d'accords.

Partition n°2                                                  

SCHUMANN – Album pour la jeunesse


«Quand Alice m’a demandé de faire un collage à partir de photocopies de partitions de Schumann, j’ai d’abord pensé à faire un objet d’Arts plastiques. J’ai voulu travailler en volume. La lettre « S », cartonnée et en trois dimensions, m’a servi de base de travail

.

Ensuite, j’ai listé ce que signifiait cette lettre « S » pour moi :

S de Schumann

S de Saskia

S de Jeune SS e

S de Son qui est en mouvement (tuyaux en plastique)

S de Simplement

S de farou CH e

Et finalement, pour représenter cette jeunesse qui est au cœur des partitions, je suis allée chercher des bruits – sons d’enfants dans une cour de récréation et dans ma classe ; pour y trouver tout plein de mélodies que je vous fais écouter dans mon enregistrement. Les trois dimensions du « S » sont retranscrites en sons par l’utilisation de plusieurs côtés du piano : jouer du clavier, tracer des « S » dans les cordes et faire des percussions sur le côté du piano. Voici, simplement du Schumann par Saskia.»

Réalisation sonore : Saskia

Réalisation sonore : Paul-Simon-Julia

«J’ai partagé le morceau en deux avec une barre en bois et j’ai classé les morceaux découpés : les rectangles d’un côté, les autres formes de l’autre côté.»

«Moi  je dis Schumann, Album pour la jeunesse et paris.

Je froisse aussi du papier pour faire des fleurs»


«Moi je dis 120fr et 160 et je joue des mammouths forte»


«Moi, je pince les cordes du piano et je joue du mammouth dans les cordes avec la pédale»

Réalisation sonore : Leenah

Réalisation sonore : FM 1C1 avec Claire

«On s’est inspirés de la partition à laquelle on a donné le titre de «Les blablablis et les rythmés»

Les «Blablablis» marchent et les rythmés font un rythme. Pour faire la musique, on a dit chacun de notre idée et on a choisi l’idée qui plaisait à tout le monde. Après, on a pris nos instruments et on a joué.»

J’avais trouvé le titre d’une partition : Petite Marche

et ça m’a donné envie de faire des pieds.»

SCHUMANN Marche militaire    Alice-piano

   

FM 1C3

«On a pris « La marche du soldat » de Schumann, on l'a découpée en deux parties et on a modifié l'accompagnement parce que la mélodie reste la même.

On s'est répartis les rôles : certains jouent la mélodie, d'autres la basse, la rythmique, ou les accords.

On a eu des difficultés à trouver des idées et pour la sonorité, à entendre tout le monde.

On a fait plusieurs essais et on a trouvé une solution qui nous plaisait.»

Partition n°5                              Tiffany

Réalisation sonore : Tiffany

«Je lis la partition de haut en bas en zig-zag»

Réalisation sonore : Léonie

«J’ai choisi que les grosses notes représenteraient le grave et les petites les aïgues. J’ai respecté le nombre de notes écrites. Pour les mots, j’ai décidé de faire un mélange de grave/medium/aigü. Pour la tache blanche, je joue une note encore plus aïgue que les autres. Pour le noir, une note grave»

Partition n°8                         Tiffany

«J’ai eu envie   de faire comme si quelqu’un faisait du bazar avec ses partitions et que l’encre avait coulé dessus»

Réalisation sonore : Léna

«Lorsqu’on m’a proposé les partitions, j’ai d’abord vu des dessins, des formes recherchées avec des découpages etc... Puis j’ai vu cette partition, ou plutôt ce jeté de partitions, dans le désordre, en vrac, sans conduite apparente.

Ensuite, on aperçoit des pattes de chat, comme s’il avait tout renversé et signé son forfait. Et puis des tâches qui masquent certaines notes pour mieux dévoiler les autres.

Comment réunir cette oeuvre de Schumann en une seul oeuvre ? Comment mélanger ce qui avait été soigneusement choisi, ou, au contraire, remettre de l’ordre dans le chaos ?

Il fallait trouver un chemin au coeur de ce désordre. Le chemin, ce sont les textes qui émaillent la partition. Des doigtés. Des nuances. Des titres aussi.

La profondeur : le regard attiré par le centre avec la Marche militaire presque complète. Mais une fois encore, c’était sans compter le chat aux pattes chaussées d’encre.

La partition n’est pas qu’un brouillon sur lequel le pianiste doit dessiner. C’est une oeuvre qui doit être respectée. Le pianiste interprète et fait des choix. Il pose sur le clavier ce que l’on compose. Il doit parfois concéder, parfois oser, mais ne jamais dénaturer ce qu’on lui a offert : la musique.»

SCHUMANN Petite  Pièce    Michael-piano

Partition n°11  La rivière         Félicie

«J’ai voulu faire un moment de douceur alors j’ai pensé à une rivière : doux et long. J’ai ensuite suivi mon coeur...»

Réalisation sonore : Félicie

SCHUMANN Etude    Elsa-piano


Partition n°8  La Vaguetrophe            Nicolas   

«Au début, j’ai commencé par les yeux. Je voulais faire un truc qui avait des yeux parce que j’aime bien les yeux. Je voulais faire un truc qui soit en colère, énervé. Après, j’ai collé des formes d’yeux sur le tour et j’ai remarqué que ça faisait une sorte d’alien et puis j’ai continué...

La vaguetrophe, c’est la bouche qui fait le caractère méchant.»

Réalisation sonore : Nicolas

SCHUMANN La Saint Nicolas    Martin-piano


D’AUTRES PARTITIONS

Partition n°4           Florianne et Solenn

«Je voulais quelque chose qui donne l’impression de mouvement. J’ai choisi Album pour donner un titre et le reste pour décorer»

Partition n° 7        

Partition n°9                                Martin

«C’est lors d’un cours de piano tout à fait normal que la nouvelle arriva : Alice me demandait de créer une partition. Enthousiasmé par la nouvelle, je m’empressais de fourrer le plus possible de partitions dans mon sac. Arrivé chez moi et au bout d’une semaine, je n’avais pas avancé. D’abord déçu, je finis par prendre mon courage à deux mains. Enfin une vague d’inspiration me submergea : au bout d’une demi-heure, j’avais fini.


Lorsque je me présentais ce lundi là avec ma «production» sous le bras, je ne savais vraiment pas quoi penser de cette chose informe. C’est lorsque je vis la tête pensive et émerveillée d’Alice que je me dis que non, ce n’était pas nul. La tournure des événements me prit de court et bientôt, je devait jouer cette partition.


Je finis par y renoncer car interpréter des bouts de partitions collés les uns aux autres m’a semblé trop ardu. C’est une façon de faire qui ne me convient pas. J’ai donc préféré l’histoire de cette partition plutôt que de la jouer.»

Partition n°10                              Félicie

«J’ai laissé jouer le hasard»

Partition n°12                            Antoine

«J’ai choisi des mots parce que les mots étaient marrants. J’aimais bien les mettre dans tous les sens. C’était bien de les découper un peu bizarrement.»