A l’image des « Tableaux d’une exposition » de Modeste Moussorgsky

mais dans une interprétation libre,

des pièces pour piano sont composées

à partir de « tableaux ».

Ces tableaux sont réalisés par les élèves de l’atelier

à partir de couvertures de partitions du début du 20e siècle.

Suivant les thématiques proposées par les partitions de cette époque,

la musique évoque la visite d’une exposition imaginaire.




Le concert qui va suivre a été inspiré aux élèves par le compositeur Modeste Moussorgski. Celui-ci écrit en 1874 une série de dix pièces pour piano : Les Tableaux d’une exposition. Elle a été de nombreuses fois arrangée et transcrite pour diverses formations mais c’est dans l’orchestration symphonique réalisée par Maurice Ravel en 1922, que l’oeuvre est la plus jouée et enregistrée.


Moussorgski a composé ces pièces à partir de dessins et d’aquarelles d’un artiste et ami. Chacune d’entre elles proposent des « portraits » musicaux de personnages et/ou lieux, reliés par une sorte de marche qui illustre l’évolution du visiteur au cours d’une exposition. Néanmoins, si les dessins et aquarelles ont inspiré les pièces musicales, elles sont totalement indépendantes des pièces visuelles.



Ainsi, les élèves ont choisi comme inspirateur un artiste : Bullitt Ballabeni qui utilise d’anciennes cartes.

Nous l’avons rencontré et interviewé :


Pourquoi utilisez-vous des anciennes cartes ?


La toute première chose : je les préfère, je les trouve vraiment belles. Les neuves ne sont pas pareilles, et d’ailleurs, elles n’existent pas vraiment non plus. On pourrait dire que c’est le GPS maintenant… C’est pas le même papier, c’est pas les mêmes encres d’impression. On n’a pas le même rendu dessus. J’aime bien cette vieille texture papier.

Il y a eu toute une époque où, par économie, on réécrivait sur des livres existants. Il était possible d’effacer et de réécrire ensuite par-dessus. On voyait presque le texte de dessous. On réécrivait un peu différemment par-dessus, un plus foncé aussi. Cela s’appelle un palimpseste.


Avec les cartes, dès qu’elles sont vieilles, on a tendance à vouloir les jeter, et à ce moment-là, on est davantage dans du recyclage. C’est ce qu’il se passe avec ces cartes : l’objet est beau, il va être jeté, on le recycle. C’est une autre forme du recyclage du papier. Il y a également une idée de transmission, de passage.



Utilisez-vous d’autres supports ?


Ce n’est pas toujours de la carte, ça peut être de la partition aussi. Mais ce qui compte, c’est l’effet vieux papier. La carte est un papier prévu pour être manipulé : la texture est particulière. Et puis, elles sont déjà pliées, pliables d’origine (c’est son côté utile et pratique), et elles ont déjà un code de taille (c’est un choix de format).



Pourquoi choisir de dessiner par-dessus ces cartes ?


Le papier récupéré est d’une manière ou d’une autre en lien avec le dessin : les thèmes, les problématiques choisies, les langues, les écritures, …

Les vieux papiers sont marqués par le temps auxquels ils ont été publiés : par une époque, un style, des usages, …

De même, les codes et le vocabulaire des cartes (notamment dans les signes graphiques des légendes) sont réinvestis. Les petites croix par exemple.



Dès lors, à partir de ces deux rencontres, des « tableaux » ont été réalisés par les élèves sur de vieilles partitions. A chacun des tableaux correspond une pièce sonore. Entre les pièces, une marche.

MARCHE 1

Antoine Rasplus